CASTIAU Adelson (1804-1879) Péruwelz

Avocat et homme politique, il fait ses études de droit à l’Université de Gand. Pour échapper aux contraintes du régime hollandais, il s’exile à Paris (1825).

 

Maison natale à la rue Pont-à-la-Faulx et sa sépulture au cimetière de Péruwelz.

 

Son père a épousé une fille à l’un des plus importants fabricants de bas de la localité. Adelson Castiau fait ses études au Collège d’Ath (1816) puis part à l’université de Gand pour le droit (1921). Engagé dans un rapport de force avec le gouvernement, il quitte, en 1825, le territoire pour se rendre à Paris: son souhait est de se soustraire à l’application du décret du gouvernement hollandais sur l’emploi du néerlandais dans les actes officiels et les administrations.

 

A Paris, il fréquente le milieu des avocats de la Sorbonne et côtoie les personnes à l’origine des troubles en Belgique. En juillet 1830, des troubles éclatent à Bruxelles et, vers septembre, les leaders politiques restés à Paris passent la frontière pour

structurer le mouvement.

 

Candidat aux élections pour le Congrès national, il est élu suppléant pour l’arrondissement de Tournai. Il est également secrétaire des « conférence des avocats stagiaires au Collège de France ». En 1836, il est élu au Conseil provincial où il devient Député permanent.

 

Lors des élections de 1843, l’Association libérale de Tournai le désigne comme candidat à la Chambre. Les électeurs de Tournai, d’Ath et de Soignies élisent un républicain cinglant ainsi qu’un progressiste radical. En juin 1847, les Libéraux reviennent au pouvoir sous le gouvernement Rogier.

 

Cependant, à la suite du coup d’état à Paris qui instaure la 2ème République, Adelson Castiau engage une confrontation philosophique et politique avec Rogier (février 1848). En mars, il introduit une demande pour obtenir des explications sur l’expulsion de Belgique d’étrangers dont K. Marx. Des tensions sont également provoquées par des émeutiers républicains qui tentent de passer des armes à la frontière française. Persuadé la prochaine action des Républicains aura lieu à Péruwelz, le Conseil Communal lui interdit de venir sur la commune. Résolu à défendre ses idées, il remet sa démission de la Chambre des Représentants et retourne à Paris.

 

Adelson Castiau poursuit ses écrits et s’inscrit à des cours de philosophie à la Sorbonne. Dans les années 1860, il est sollicité pour figurer sur une liste mais rejette les propositions. En 1864, le Conseil communal de Péruwelz dénomme une rue « Adelson Castiau ». En retour, il offre à l’Assistance publique une rente annuelle qui doit être affectée à l’achat de matériaux pour donner aux habitants des maisons modestes.

 

Lors de la guerre de 1870 entre la France et la Prusse, il revient habiter à Péruwelz. Ce qui lui permet d’éviter le siège de Paris. Divers hommages lui sont rendus mais jusqu’à sa mort, il rejette tout en demandant qu’on s’intéresse à ses propositions de réformes dont la réforme électorale du pays. Il décède à Paris en décembre 1879 et se fait inhumer à Péruwelz. En 1902, l’Académie royale de Belgique crée le Prix Adelson Castiau qui récompense, tous les cinq ans, un étudiant/chercheur pour son mémoire ou son rapport de recherches, dont le thème promeut le progrès social.

CALONNE Emile (1864-1938)

Natif du hameau de La Roë (Roucourt), Emile Calonne est diplômé régent littéraire. En 1886, il s’engage comme volontaire à l’Ecole Militaire. Durant ces années, il rédige plusieurs ouvrages relatifs à la pédagogie et développe son sens critique sur la gestion de l’armée. L’un de ses écrits est même censuré par l’autorité militaire.

 

En 1911, il est officiellement pensionné au grade de Capitaine en second. Il se joint au mouvement socialiste qui s’est créé sur Péruwelz. Aux élections communales de 1911, Emile Calonne constitue à lui seul une liste. N’étant pas affilié au Parti Ouvrier Belge, il se présente sous le nom de « syndicaliste évolutionniste » mais l’expérience se

conclue par un échec.

 

Lorsque les Prussiens envahissent la Belgique, il s’engage dès août 1914 dans l’armée comme volontaire de guerre. Envoyé sur l’Yser, il doit partir vers Bourbourg pour former les nouvelles recrues. En juillet 1919, il est démobilisé avec le grade de capitaine-commandant et en tant que volontaire de guerre, il reçoit la décoration de l’Ordre de la Couronne.

 

Lors des élections communales de 1921, Emile Calonne figure sur la liste Parti Ouvrier Belge et remporte l’élection. Le roi Albert Ier maintient Julicien Cornez, pourtant minoritaire, dans ses fonctions de bourgmestre. Malgré la déception, il est désigné échevin des travaux. En novembre de la même année, il est sur la liste du POB et est élu sénateur de l’arrondissement Tournai-Ath (de 1921 à 1936).

 

A l’origine de plusieurs structures communales comme la bibliothèque ou les logements sociaux (Le Foyer péruwelzien), il marque sa présence dans le mouvement de la libre-pensée. Alors Conseiller communal, il décède à Péruwelz en 1938.

DE MELUN Anne (vers 1619-1679) - Wiers

 Née au château du Biez (Wiers), Anne de Melun dite mademoiselle de Melun est princesse d’Espinoy. En 1624, elle entre au Chapitre de Sainte-Waudru de Mons et reçoit une prébende de chanoinesse. Elle souhaite consacrer sa vie au plus démunis et décide de faire construire un hospice à Wiers, son village natal.

 

En 1632, son père, Guillaume de Melun, devient l’un des chefs de la ligue constituée pour soustraire le territoire à la domination espagnole. Condamné à mort, il fuie avec sa famille en France (Saint-Quentin) et ses biens sont confisqués par les Espagnols. Anne de Melun doit abandonner son projet d’hospice et reste à Mons.

 

En 1649, elle quitte les chanoinesses de Mons et rejoint sa mère, Ernestine de Ligne-Arenberg, restée à Abbeville. Après un an, elle va dans la région d’Anjou à Baugé (Maine-et-Loire) sous le nom de « sœur de la Haye ». Le prestige de sa famille lui permet notamment de protéger la ville des pillages des soldats en 1652. Avec l’aide de

son frère, Alexandre Guillaume de Melun, elle dote Baugé d’une école et d’un hospice pour les malades, les orphelins et les pauvres (1654).

 

En 1671, Anne de Melun se rend dans une autre petite ville d’Anjou, Beaufort-en-vallée, ravagée par une épidémie. Elle y crée un second hospice pour les pauvres et revient à Bauge en 1678. Elle décède l’année suivante et est inhumée dans le chœur de la chapelle de l’hôpital qu’elle a fondé. Cet Hôtel-Dieu, classé Monument historique, est resté en activité jusqu’en 2001. Le nom d’Anne de Melun a été donné à une rue de Baugé ainsi qu’à une maison de retraite.

DUPRIEZ Léon (1863-1942) Péruwelz

Juriste et professeur, il est docteur en droit à l’Université de Louvain. Durant la Première guerre mondiale, il enseigne à l’Université de Londres puis à Harvard. Il contribue à l’intervention américaine de 1917 dans le conflit. Il sera président de l’Institut royal colonial et publie Les ministres dans les principaux pays d’Europe et d’Amérique (1892-1893) en 2 volumes.

MAINGIE Louis (1867-1939) - Roucourt.

 Après son doctorat en sciences physiques et mathématiques à l'Université Libre de Bruxelles, Louis Maingie s'oriente vers l'actuariat. Basés sur la statistique, ses travaux sont à l'origine de la législation en matière d'assurance sociale. Il joua un rôle important dans le domaine de la prévoyance sociale en Belgique.

SIMON Edouard (1825-1902) - Péruwelz.

Né en 1825, Edouard Simon est originaire d’une riche famille de Péruwelz dont plusieurs membres sont actifs en politique depuis la fin du XVIIIe siècle. Après avoir étudié le droit à l’Université Libre de Bruxelles, il entre dans l’étude de son père comme premier clerc de notaire.

 

En 1851, il est nommé juge suppléant à la Justice de Paix du canton de Péruwelz (il occupe ce poste jusqu’en 1895). En 1855, il reprend l’étude notariale constituée par sa

famille. Il commence sa carrière politique en 1857 lorsqu’il est élu conseiller communal de sa ville puis la même année, échevin. Il est membre du parti libéral. En 1861, il devient conseiller provincial, siège qu’il conservera jusqu’en 1902.

 

En octobre 1862, il devient bourgmestre. A l’époque, l’un des principaux combats du parti libéral est l’enseignement de l’Etat. A son arrivée au pouvoir, il entame une

réorganisation du secteur sur son territoire (augmentation du budget et création de nouveaux sites). Durant les 40 ans de son maïorat, Péruwelz va véritablement se métamorphoser en une ville moderne avec des ouvertures de nouvelles voiries, l’arrivée des nouveaux moyens de transports (chemin de fer, tram…), la création de nouveaux quartiers (gare) et d’espace public (parc communal)…

 

En 1879, il reçoit les insignes d’officier de l’Ordre de Léopold. Lors des élections législatives de 1882, il est élu député de l’arrondissement de Tournai.

TONNEAU Léon (1863-1919) - Wiers

Engagé à l'armée, il part au service de l'Etat Indépendant du Congo en 1894. Il négocie diplomatiquement la délimitation des territoires du Haut-Ubangui. En 1901, il est dans le Comité spécial du Katanga et y améliore les voies de communication. Il crée de nouveaux postes dans le Haut-Luapula, Tanganika et Mœro.

WAIRY Constant (1778-1845) Péruwelz

Né à Péruwelz (2 décembre 1778), Constant Wairy entre au service de Joséphine Bonaparte le 21 avril 1799. Il est très apprécié pour sa discrétion et son intelligence. De 1805 à 1813, il accompagne Napoléon Bonaparte dans toutes ses campagnes. Il est le premier valet de chambre de l'empereur.

 

En avril 1814, la royauté est restaurée par Louis XVIII et il est poussé à devoir témoigner contre son ancien maître s'il souhaite conserver sa propriété près de Fontainebleau. Ensuite, il part pour Bellefontaine (commune de Samois). Par honte, il refuse de reprendre du service au retour de Napoléon.

 

Après le pillage de sa maison (1816) par les troupes autrichiennes, il vend et part pour Elbeuf. Son beau-père y habite et dirige une fabrique de draps. Il y investit ses économies mais, non rentable, il y perd énormément d'argent. Il vient habiter à Pont-de-l'Arche. En 1830, il donne des leçons à l'acteur Gobert lorsqu'il doit jouer le rôle de Napoléon (pièce jouée dans les faubourgs parisiens). C'est l'époque où M. Lavocat lui propose d'écrire ses mémoires : "Mémoires de Constant, premier valet de chambre de l'empereur" (il relate la vie privée de Napoléon, de sa famille et de sa cour).

 

Il est possible qu'il revienne à Péruwelz au décès de sa sœur (24 octobre 1832). Il tente de reprendre en vain du service auprès du roi Louis-Philippe puis d'obtenir le poste de concierge au château de Saint-cloud. En 1838, il s'installe à Breteuil-sur-Iton. Sa femme y est directrice de la poste. Il décédé le 27 juin 1845.